le chausseur des galopeurs article – La Dépéche.fr

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Publié le 19/06/2016 à 07:40Pierre Bonnamant ajuste un fer sur l'enclume. / Photo DDM
Pierre Bonnamant ajuste un fer sur l’enclume. / Photo DDM

Son tablier en cuir autour de la taille, Pierre répète des gestes ancestraux : il nettoie le pied du cheval, puis retire le fer usé. Il prépare maintenant le sabot. Une odeur âcre envahit les écuries. Tout juste sorti de la forge, le fer rougeoyant s’adapte parfaitement à son nouveau porteur, après avoir été façonné par l’artisan. Une épaisse fumée blanche plonge l’homme et le cheval dans une intimité propre à nous faire voyager plusieurs siècles en arrière.

Pierre Bonnamant, maréchal-ferrant de 22 ans, a fait ses premiers «pas» à dos de cheval ici même, aux écuries de Montaut, dans le sud de la Haute-Garonne.

«À l’âge de 8 ans environ, mes grands-parents m’ont emmené dans ce centre équestre. J’ai eu un coup de cœur pour les chevaux. Très vite, j’ai compris que je voulais faire un métier en rapport avec ces animaux».

Sa passion pour les chevaux a décidé pour lui de son avenir. Et il n’est pas le seul dans cette situation. L‘Union Française des Maréchaux-ferrants comptabilise 1 830 entreprises de maréchalerie selon le dernier recensement de 2014.

Sur Toulouse et sa région, ils sont une vingtaine à exercer cette discipline séculaire.

«Il faut compter cinq ans pour se constituer une clientèle fidèle» poursuit Pierre. C’est un atelier complet qu’abrite sa camionnette. Occupé à ferrer Ouragan, un cheval de 14 ans, Pierre explique qu’il travaille environ 1 h 30 sur chaque animal, lorsqu’il n’y a pas de soins orthopédiques. Ce qui demande de connaître parfaitement l’anatomie du cheval mais également d’être à l’écoute de l’animal et de ses besoins. «Le plus difficile dans l’apprentissage a été de trouver un patron», précise-t-il. Mais une fois cet obstacle franchi, Pierre a pu poursuivre son instruction jusqu’à son terme. «Chaque pied est différent, il faut savoir s’adapter», poursuit-il sans cacher que dans certains cas il faut aussi faire preuve de force physique. Pour Pierre, c’est avant tout un métier de passion : être en accord avec les animaux et la nature, un métier qui selon lui renvoie à l’essentiel.

Renseignements : : www.mon-marechal-ferrant.com. 06 42 26 59 65